La deuxième saison de House of the Dragon, produite par HBO, s’est achevée lundi 5 août avec un dernier épisode, intitulé The Queen Who Ever Was (La reine qui l’a toujours été). Beaucoup ont reproché à cette seconde saison son rythme lent, son manque d’action et ses défauts d’écriture. Amputée de deux épisodes, alors que la première saison en comprenait dix, la saison 2 de House of the Dragon a fait un retour réussi dans l’ensemble, mais elle n’est pas exempte de reproches.
Un peu trop de surplace
Les différents trailers nous avaient laissé croire, à nous spectateurs, que ces huit épisodes mettraient en action de nombreux affrontements. Or nous n’assistons qu’à une seule grande bataille dans le quatrième épisode, celle du Repos-Des-Freux, durant laquelle la princesse Rhaenys (Eve Best) et son dragon Meleys trouvent la mort et le roi Aegon II est gravement blessé. Pire, le troisième épisode The Burning Mill (Le Moulin brûlé), qui porte pourtant le nom de l’un des premiers affrontements de la Danse des dragons, montre seulement le résultat de la bataille mortelle dans le Conflant entre les Bracken et les Nerbosc. Une troisième échauffourée dans le final de la saison n’aurait certainement pas été de trop.
Cette saison ne nous a pas épargnés, nous pauvres spectateurs, en étirant certains arcs narratifs peu intéressants et en additionnant les répétions. Le flamboyant Daemon (Matt Smith) passe six épisodes à Harrenhal à avoir des hallucinations, à rénover le château et accessoirement à rassembler une armée. Pendant ce temps à Peyredragon, Rhaenyra (Emma D’Arcy) se lamente sur son propre sort, est déconsidérée par ses conseillers et se cherche en trouvant en la défunte reine Visenya un modèle à imiter. Corlys Velaryon (Steeve Toussaint), qui nous avait habitués à beaucoup mieux, peine à régler sa succession dans cette deuxième saison. Ebranlé par la mort de Rhaenys, son épouse, le Serpent de Mer est peu développé dans les huit épisodes. Il y avait pourtant matière avec ses deux fils illégitimes en manque de reconnaissance, Addam (Clinton Liberty) et Alyn (Abubakar Salim). Corlys aurait pu comme dans Feu et Sang reconnaître ses deux fils et régler de facto sa succession. Mais il semble que la résolution de cette sous-intrigue aura lieu dans la saison 3.
Seuls les Verts tirent leur épingle du jeu dans cette saison et sont épargnés par les redondances.
Huit épisodes au lieu de dix : une très mauvaise idée
The Queen Who Ever Was est un très bon épisode. Pour autant, il ne s’agit pas d’un final de saison digne de ce nom. Il aurait été judicieux d’ajouter un ou deux épisodes à cette saison au rythme bien trop lent. Game of Thrones et la première saison de House of the Dragon nous avaient habitués à des fins de saison riches en rebondissements et en tensions. Cette saison aurait été sublimée par l’ajout d’un épisode explosif.
Les cinq dernières minutes de l’épisode 8 sont une succession de scènes annonçant trois grandes batailles, celles du Gosier, de l’Hydromel et de la Ruffurque.
Rhaena Targaryen (Phoebe Campbell), qui avait été sous-exploitée tout au long de la saison, trouve enfin le dragon sauvage qui terrorise le Val. Les dernières minutes de la série gardent le mystère sur l’avenir de la bête et de la fille de la défunte Laena.
Le sort d’Otto Hightower (Rhys Ifans), disparu de nos écrans à la fin de l’épisode 2, nous est partiellement révélé. L’ancienne Main du roi est retenue captive dans un lieu inconnu alors qu’elle était en route pour Hautjardin. Aegon II, dont la vie est plus que menacée, prend la fuite aux côtés de Larys Fort (Matthew Needham).
Enfin, la saison s’achève avec un très beau parallèle entre Rhaenyra et Alicent (Olivia Cooke). Rhaenyra, qui avait des rêves de liberté durant son adolescence, est à présent un maillon de l’Histoire, prisonnière de son destin. Alicent, qui était retenue par ses devoirs, devient elle-même et embrasse pour la première fois la liberté.
Avec les Verts on ne s’ennuie pas !
Formant autrefois un front uni, les Verts se divisent dans cette saison 2. Aegon II (Tom Glynn-Carney) est l’un des personnages les mieux écrits de cette saison. Dépeint comme un violeur dans la première saison, l’usurpateur du point de vue des Noirs incarne un roi incompétent, fantoche, un père éploré et enfin une figure tragique. Lui et Larys Fort forment un duo inattendu, et sûrement l’un des meilleurs de la série.
Aemond (Ewan Mitchell) est également propulsé dans cette saison au rang de personnage incontournable. Stratège, sanguinaire et impulsif, le prince régent est un miroir inversé de son oncle Daemon. Seule ombre au tableau dans le développement du personnage : sa relation ambiguë avec sa sœur Helaena (Phia Saban) qui gagnerait à être approfondie.
Le personnage d’Alicent semble en revanche diviser. Souvent comparée à Cersei Lannister, la reine douairière, qui était prête à tout pour protéger ses enfants, perd peu à peu tous ses pouvoirs, mais également ses certitudes. Les dernières minutes de l’épisode 8 offre un renversement majeur, avec une Alicent prête à vendre la tête de son fils Aegon pour acheter sa liberté et celle de sa fille Helaena et de sa petite-fille Jaehaera.
Helaena, toujours aussi énigmatique, révèle dans le huitième épisode qu’elle a pleinement conscience de son don de voyance.
Dans l’ensemble, cette seconde saison est satisfaisante mais ne surpasse pas la première. Le rythme est trop lent et les redondances sont trop nombreuses. Certains épisodes sortent du lot, tels que A Son for a a Son (Un fils pour un fils), Rhaenyra the Cruel (Rhaenyra la Cruelle), The Red Dragon and the Gold (Le dragon rouge et le dragon doré) et The Red Sowing (La semaison rouge).
La saison 3 de House of the Dragon a été confirmée peu avant la diffusion de la deuxième. Mike Condall, showrunner de la série, a révélé à The Hollywood Reporter que la quatrième saison serait la dernière, et que la troisième comprendrait huit épisodes. Une décision très surprenante qui laisse craindre la suppression d’événements majeurs. La saison 3 devrait sortir vraisemblablement en 2026 sur la plateforme Max. Gageons que la production apprendra de ses erreurs et nous offrira une suite dantesque et cessera de dilater inutilement le temps!
Yorumlar