En 2020, pendant le premier confinement, j’ai découvert – un peu par hasard – le genre de la fanfiction, d’abord en tant que lectrice, puis en tant qu’autrice. Ce n’était au départ qu’une occupation pour faire passer le temps, et pour m’évader un peu. J’ai d’abord commencé avec une fanfiction sur l’univers de Harry Potter se déroulant dans les années 1980. Je ne prenais pas vraiment au sérieux ce passe-temps. Je pensais qu’il m’amuserait durant quelques semaines, puis que je l’abandonnerais sitôt le confinement terminé. Mais j’ai eu la géniale idée de m’inscrire sur Wattpad et de publier les chapitres que j’écrivais…
Pour ne rien vous cacher, ce genre me laissait sceptique. Je crois même que je ne le considérais pas comme un genre en 2020, mais il en s’agit bien un. Je vous conseille d’ailleurs de lire cet article dans lequel je m’amuse à le théoriser. Aujourd’hui, je me rends compte que ce post mériterait d’être approfondi, mais là n’est pas le sujet à l’heure actuelle. Je souhaite vous démontrer pourquoi il est intéressant de s’exercer avec le genre de la fanfiction quand on veut apprendre à écrire.
Ecrire une fanfiction, c'est redécouvrir une œuvre originale
Une fanfiction, comme son nom l’indique, est une fiction basée sur une œuvre originale et imaginée par un fan. Si vous souhaitez écrire une histoire cohérente, il vaut mieux que vous étudiez sérieusement le sujet sur lequel se base votre fanfiction. C’est le b.a.-ba quand on écrit, et même quand il ne s’agit pas d’une fanfiction.
Pour ma part, quand j’ai écrit mes histoires sur l’univers de Harry Potter, j’ai décidé que les personnages inventés par J.K. Rowling, qui étaient présents dans mes fanfictions, respecteraient le canon original. Ils agissent et interagissent à peu près comme ils le feraient dans les romans de J.K. Rowling.
Cela demande un certain temps, et je comprends que tout le monde ne puisse pas le prendre. Mais étudier en profondeur un univers est un bon exercice quand on souhaite créer le sien par la suite. Et cela permet aussi d’éviter les incohérences et les bévues dans votre propre fanfiction.
Cependant, ne croyez pas que la fanfiction ne vous laisse aucun espace de liberté, que vous devez respecter de A à Z l’œuvre que vous aimez et à laquelle vous rendez hommage en écrivant votre histoire. Si une fanfiction devait respecter complètement – et dans les moindres détails – l’œuvre sur laquelle elle se base, alors ce genre n’aurait aucun intérêt. Une fanfiction permet de faire prendre une nouvelle direction à une œuvre originale, d’explorer des chemins que l’auteur n’a pas choisis, d’élargir les possibles, etc. Mais attention, veillez à justifier vos partis pris ! Le tout est de savoir mêler cohérence et liberté.
Ecrire une fanfiction, c'est apprendre à manier la langue
Qu’importe ce que vous écrivez – fanfiction ou pas -, vous apprenez à maîtriser votre langue, et vous l’enrichissez. Quand j’ai débuté sur Wattpad, mon style était vraiment déplorable. Grâce à des conseils avisés, je me suis perfectionnée. Peu à peu, ma façon d’écrire a mûri, et j’ai peu à peu trouvé mon style.
Ecrire vous pousse aussi à étudier votre propre langue, à vous interroger sur son fonctionnement. Cela requiert encore une fois un certain investissement, mais aussi de la curiosité. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à relire certaines règles de grammaire, à chercher l’orthographe d’un mot dans un dictionnaire, etc. La lecture de romans divers et variés est également un bon moyen d’étudier la syntaxe, surtout si vous avez une mémoire visuelle.
Ecrire une fanfiction, c’est apprendre à imaginer de A à Z une intrigue presque originale
Quand j’ai écrit ma toute première fanfiction sur l’univers de Harry Potter, je voulais à tout prix faire intervenir un vampire. Cet être est présent en arrière-plan dans la saga de J.K. Rowling, mais jamais davantage. J’ai d’ailleurs lu certaines théories affirmant que Severus Rogue était un vampire, mais J.K. Rowling a fini par démentir. De mon côté, je n’y ai jamais cru et j’ai seulement trouvé cela amusant.
Il n’empêche que cette idée de vampire me trottait dans la tête et j’ai décidé de l’exploiter pour mon premier tome des Aventures d’Hortense Deal. Je me souviens l’avoir écrit en seulement quelques semaines, confinement oblige. J’avais un fichier avec un plein de notes, mais mon intrigue évoluait au fur et à mesure que j’écrivais.
Dans ce fichier, je rédigeais toutes mes idées sur l’intrigue et les personnages que j’avais imaginés. Pour autant, je ne dirais pas que j’étais particulièrement organisée à mes débuts. Après avoir terminé l’écriture du premier tome, j’ai foncé tête baissée dans la publication du second volet. J’avais un point de départ et une ligne d’arrivée, mais pas vraiment de cheminement. Je me souviens que mon second professeur de défense contre les forces du mal, Garrick Nifleur, a beaucoup évolué au cours du processus d’écriture et de publication. Je l’ai même modifié en plein milieu de mon histoire, après avoir eu une illumination.
Un soir, je regardais un épisode de Miss Marple, L’Heure zéro, avec Greg Wise dans le rôle de Neville Strange, et la vision de mon personnage, très différent de l’antagoniste d’Agatha Christie, a implacablement changé. J’ai fait de mon Garrick Nifleur un homme avide, amer, fou, calculateur et désenchanté… Ce visionnage tombait à point nommé, car l’histoire que j’écrivais me filait complètement entre les doigts. D’ailleurs grâce à lui, je peux aujourd’hui vous dire que mon Garrick Nifleur est le personnage dont je suis la plus fière.
L’écriture du troisième tome, La Plume d’Acceptation, a été périlleuse et incroyablement longue. J’ai commencé à le publier en 2021, et le point final a été inscrit au début de l’année 2024. Plusieurs facteurs ont joué contre moi : le manque de temps (ça va cinq minutes les confinements) et le manque d’intérêt et d’inspiration. J’avais l’impression de tourner en rond, de traîner en longueur et de ne pas savoir où j’allais, malgré mon fichier de notes dûment rempli.
Après avoir terminé cette histoire, j’ai pris une décision radicale. Ma saga ne comprendrait pas sept tomes, mais seulement quatre pour le cycle consacré à Poudlard. J’ai aussi pris mon temps pour imaginer l’intrigue de mon quatrième tome, Péril à Poudlard. J’ai commencé à le rédiger à partir du moment où mon plan était complet. Et étrangement, l’inspiration ne m’a pas fait défaut pour cette quatrième aventure. Mon intrigue ayant été bien ficelée, j’ai pu écrire mes chapitres sans rencontrer la moindre difficulté.
Il s’agit bien évidemment d’un conseil que je ne respecte pas toujours. Je me suis lancée dans un autre projet, encore une fanfiction basée sur l’univers de Harry Potter. Mais je ne sais pas où il va me mener. Et ce n’est pas grave ! Quand vous passez à la phase de l’écriture, vous percevez quand une idée est bonne ou mauvaise. C’est d’ailleurs en commettant des erreurs, qu’on apprend. Et puis vous avez toujours l’opportunité de modifier et de corriger ce que vous publiez.
Et pour finir, j’ajouterai qu’écrire une fanfiction c’est avant tout pour son propre plaisir. Ne vous forcez pas à écrire quand vous ne le sentez pas, quand ce n’est pas le bon moment, quand vous n’avez pas d’inspiration, quand les mots ne viennent pas à vous. Le syndrome de la page blanche touche également les auteurs de fanfiction. Laissez passer et ensuite tout ira mieux. Vous pouvez retrouver mes projets d’écriture sur mon profil Wattpad si l’envie vous en dit.
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